Sunday morning car breakdown (Aria)

« Sunday morning car breakdown. » @Aria Maxwell

Un grognement sourd s’échappe de ma gorge alors que mon téléphone se coupe, complètement vidé de sa batterie. « Bon sang, c’est pas vrai ! » Je lance un regard circulaire aux alentours : des champs, des arbres et la route sur laquelle je roulais tranquillement un peu plus tôt sont mes seuls voisins. Je connais bien ces lieux : six kilomètres me séparent encore de Portland d’un côté. De l’autre, il m’en faudrait un peu plus pour rejoindre la première petite ville et – accessoirement – le premier signe de vie car ici, le moindre mètre carré est utilisé comme surface agricole. « Bon, réfléchis. » Je ferme les yeux et me prince le nez, comme si ce geste allait m’inspirer une solution miraculeuse. Ma voiture est en panne. Je n’ai plus de portable pour appeler une dépanneuse. Et cette satanée langue d’asphalte n’est pas assez empruntée le dimanche matin pour me garantir le passage d’une aide potentielle sous peu. Je décide finalement d’attendre trente minutes, ce qui me semble raisonnable. Ensuite, j’abandonnerai ma voiture et commencerai à marcher en direction de Portland.

Evidemment et comme mon meilleur ami aurait plaisir à le souligner, la française en moi profite des instants qui suivent pour pester. Je râle donc contre ma voiture qui m’a joué ce sale tour, contre mon garagiste qui a pourtant effectué la révision le mois dernier – même si je sais au fond de moi qu’il n’y est pour rien, contre les rayons du soleil qui me donnent l’impression de fondre, contre l’habitacle qui devient peu à peu une fournaise, et contre le couvert des arbres qui se trouve trop loin pour que je puisse le rejoindre. Enfin, je râle contre cette route déserte que personne ne se décide à prendre alors que j’en aurais besoin. La journée commence bien. Il n’y avait qu’un seul point positif à cette satanée mésaventure : le dimanche était mon seul vrai jour de repos, donc tout ça ne me causerait pas de préjudice professionnel. Aucun client ne risquait de m’appeler aujourd’hui et de tomber sur mon répondeur, et je ne manquais aucun rendez-vous non plus. Ouf.

Finalement, ma montre m’indique que cela fait trente-cinq minutes que j’attends désespérément quelqu’un. Cinq minutes de plus que la limite fixée. « C’est parti… » Je quitte le siège de ma voiture, ferme cette dernière à clé, réajuste mon sac à main et m’apprête à entamer mon périple.

@Lara Jones & Aria Maxwell

Ce matin, tu t'étais levée aux aurores. On ne peut pas dire que tu étais une habituée des grasses matinées mais tu n'étais pas non plus le genre de personnes qui sortaient de chez elle avant le soleil. Le matin, tu aimais te lever tranquillement, prendre ton café sur ton bureau et commencé à mettre tes idées sur papier, jouant avec les tissus, les couleurs ou les formes. Ton travail était une véritable passion et tu avais la chance de pouvoir en vivre alors oui, tu te plongeais probablement trop dedans parfois. Pourtant, ce matin, tu avais pris la route pour rejoindre Beaverton. Un peu moins de trois heures de route et pour quoi ? Pour un gâteau. Oui, oui, un gâteau mais pas n'importe lequel, celui de ton mariage. Seb n'avait pas pu t'accompagner et tu lui avais donc ramener divers morceaux de ce que tu avais passés ta matinée à goûter. Même si tu n'étais pas emballé à l'idée de faire autant de route pour un gâteau, tu te devais t'ajouter que tes beaux-parents avaient eu raison et que ce pâtissier était bien l'un des meilleurs. Sur le chemin du retour, le soleil brillait de mille feux. Tu roulais tranquillement sur la route du retour vers Portland quand tu avais aperçu une voiture au loin. Cela t'avait surprise, certes tu n’empruntais presque jamais cette route mais tu avais pu constater que depuis plusieurs kilomètres, tu n'avais croisés personne. Naturellement, tu avais ralenti afin de voir si il y avait quelqu'un a aidé, et si cette personne n'avait pas l'air trop louche. Oui, tu regardes bien trop de films, tu le sais mais bon, ça te rend prudente. La voiture était vide, comme abandonnée mais en regardant un peu plus loin sur la route, tu avais remarqués une femme. Seule ici ? Tu n'avais pas eu besoin d'un éclair de génie pour faire le lien entre elle et la voiture. Continuant à avancer lentement, tu te rapprochais de la jolie blonde, ouvrant la fenêtre du côté passager. « Bonjour, je peux vous aider ? »

« Sunday morning car breakdown. » @Aria Maxwell

Je n’étais partie que depuis trois minutes et la chaleur devenait déjà insupportable. Je remerciais intérieurement ma tendance à ne pas trop transpirer et mon amour pour le sport, car dans le cas contraire, sans cet avantage biologique et sans cet entraînement depuis de nombreuses années, je serais en sueur. Là, tout ce que j’espérais, c’était de ne pas me retrouver victime d’une insolation. Le risque existait bel et bien en marchant sur six kilomètres sous un soleil de plomb. A partir de maintenant, j’allais m’arranger pour toujours laisser un chapeau dans la voiture. Il faudrait que je sois carrément malchanceuse pour qu’une telle mésaventure m’arrive à nouveau mais, et comme le disait souvent ma grand-mère maternelle – en français bien sûr : Mieux vaut prévenir que guérir.

Je suis tellement prise dans mes pensées, en plus de mes oreilles qui se mettent à bourdonner sous la chaleur, que je n’entends pas le véhicule qui s’approche lentement derrière moi. Sauf, bien sûr, lorsqu'il se retrouve presque à ma hauteur. Un sursaut d’espoir m’enveloppe toute entière alors que la vitre se baisse. Je me rapproche pour apercevoir une jolie brune à l’air un peu plus jeune. Elle semble seule, et me demande si elle peut m’aider. Je crois que je n’ai pas besoin de mots pour lui offrir une réponse : le soulagement doit se lire sur mon visage. Je m’arme de mon sourire le plus reconnaissant et la remercie de s’être arrêtée – elle aurait tout à fait pu passer tout droit en faisant semblant de ne pas m’avoir vue, avant de lui expliquer ma situation délicate.

« Je suis tombée en panne, c’est ma voiture là-bas, » dis-je en faisant un signe de la main en direction de celle-ci. « J’ai aussi la malchance de ne plus avoir de batterie sur mon portable, donc aucun moyen de prévenir qui que ce soit. Il y a des jours où je les cumule… » ajoutais-je avec une pointe de sarcasme. « Si vous allez du côté de Portland, ça vous embêterait de m’emmener avec vous ? Vous pouvez me déposer juste à l’entrée de la ville, je rejoindrai mon garagiste à pieds, il ne sera plus très loin. » Je lève l’index vers le soleil et esquisse une grimace. « Ce ne sont pas les six kilomètres qui me font peur, mais l’idée de les parcourir là-dessous, sans protection ni eau. »

@Lara Jones & Aria Maxwell

Tu n'avais rien d'un chevalier servant mais tu savais être serviable quand cela était nécessaire et tu étais claire que si tu avais vu juste, la demoiselle avait besoin d'aide. Elle avait surtout de la chance que malgré l'éducation que tu avais reçue, tu ne sois pas l'une de ses femmes snobs qui seraient passés s'en s'arrêter. Quand tu y penses c'était probablement ce que ta mère aurait fait ou ce qu'elle t'aurait incité à faire si elle était à tes côtés dans cette voiture. Mais tu étais le genre de personne qui se mettait à la place des autres et pour une femme aussi peu sportive que toi, si elle était en train de marcher comme tu le pensais jusqu'à la ville, c'était presque une mission suicide. La chaleur était étouffante et la ville n'était pas très proche, environ six kilomètres si tu te fis au dernier panneau indicateur que tu avais croisé. Alors tu devinais que si elle s'était lancée dans l'aventure ce n'était pas pour rien. Le soulagement c'était lu sur son visage en quelques secondes et t'avait fait sourire davantage. « En effet, on dirait que ce n'est pas votre jour, j'en suis désolé » Tu lui souriais avant de lui faire signe de monter dans la voiture. « Evidemment, je vais vous conduire chez votre garagiste, je m'en voudrais de vous abandonner sous cette chaleur étouffante » Certes l'été arrivait mais au fond de toi, tu savais que cette chaleur étouffante n'était pas juste une conséquence de l'été, c'était un problème de notre terre, bien plus profond. Tu avais déverrouillé la portière et dégagé la place sur le siège passager afin qu'elle puisse monter. Tu ne t'attendais pas vraiment à voir de la compagnie alors comme souvent, tu déposais tout ton bazar au plus près de toi. « Désolé pour le bazar » Tu riais légèrement, consciente qu'elle n'allait pas te le reprocher mais tout de même, tu n'aimais pas faire attendre les gens, même ceux que tu aides. « Au fait, je m'appelle Aria » Tu t'étais présenter presque naturellement, après tout, vous alliez faire un bout de chemin ensemble, c'était bien plus sympa avec un prénom.

« Sunday morning car breakdown. » @Aria Maxwell

Ma sauveuse a l’air de compatir à ma situation déplaisante et je ne peux que lui en être reconnaissante. Elle accepte de me laisser l’accompagner en direction de Portland et propose même de me conduire jusque chez mon garagiste. Alors qu’elle déverrouille la portière passager, je lui fais part de mon ressenti. « Cette journée n’est pas si terrible finalement : j’ai eu la chance de tomber sur vous. Encore merci. Avec tout ce qu’on peut voir à la télé, entendre à la radio ou lire dans les journaux, j’aurais compris si vous aviez décidé de ne pas vous arrêter ! » Je réalise soudain que ce n’est pas forcément quelque chose d’intelligent à dire sur le coup. Je m’apprête à jouer la carte de l’ex-flic histoire de me rattraper, mais la belle inconnue semble plus stressée par le bazar qui règne en maître absolu dans l’habitacle, que par l’énormité que je viens de lui sortir. « Pas de problème, disons que ça nous fait un premier trait en commun ! » Et oui, car si je mets un point d’honneur à garder une maison toujours propre, c’est complètement l’inverse en ce qui concerne ma voiture. « C’est peut-être pour ça qu’elle vient de jouer les lâcheuses, » je lance en m’installant sur le siège. « Elle en a eu marre de vivre constamment dans le foutoir. A votre place, je me méfierais, c’est vicieux ces bêtes-là ! » Je suis contente d’avoir l’occasion de plaisanter de ma mésaventure dominicale. Quoi qu’il en soit, mieux vaut en rire qu’en pleurer, il y a a des choses beaucoup plus graves dans la vie – et je suis bien placée pour le savoir. Suite logique à cette rencontre inattendue, la brunette se présente. « Enchantée, Aria. Je m’appelle Lara, » dis-je à mon tour, avec un sourire chaleureux, cette fois sans plus aucune trace de stress. Maintenant que je sais que tout va s’arranger, je souhaite en apprendre davantage sur mon héroïne du jour, et ma première question ne se fait pas attendre. « Vous habitez dans la région ? »

@Lara Jones & Aria Maxwell

Evidemment que tu avais pensés à la possibilité que le coup de la panne était un moyen pour un criminel de trouver une victime. Mais en pensant cela, tu t'étais dit que tu exagérais, que tu voyais le mal là où il n'était pas et puis surtout, aussi stupide que ce soit, tu avais bien moins peur d'une femme que d'un homme. Tu ne pourrais pas assurer que tu te serais arrêté si c'était un homme. « Je n'aurais pas pu vous laisser cuire sur le bord de la route » Tu lui souriais, la chaleur était déjà étouffante et plus les minutes avançaient plus les degrés montaient. Le danger était vraiment là, contrairement à ta supposition. Le soleil n'était pas un ami malgré ses apparences douce qui réchauffe le corps et le coeur. Il peut être mortel, sans eau, sans chapeau, c'était l'insolation assurée, dans le meilleur des cas. Tu souriais à sa remarque, il était vrai que tu apportais assez peu d'importance à l'ordre qui régnait dans ta voiture, contrairement à celui de ton bureau où chaque chose est au bon endroit. Tu supposes que ça fait de toi une personne mi-bordélique, ni-organisé, un -pas forcément- juste milieu. « Promis, ce sera ma prochaine mission » Tu riais légèrement à sa remarque, les voitures étaient toujours aléatoires et tu savais que même si le garage venait de faire la révision du véhicule, tu n'étais pas à l'abri d'une suite d'incident comme la demoiselle à tes côtés venait de vivre. La voiture qui lâche et le portable, c'était vraiment un coup de malchance, tu réalisais aussi que tu devrais penser à prendre une bouteille d'eau quand tu pars en voiture. Avec l'été qui arrive, c'était devenu encore plus important de bien s'hydrater. Les présentations faites, tu avais repris la route tranquillement, sans réelle crainte sur l'inconnu à tes côtés. « Oui, de Portland depuis environ toujours et vous ? »

« Sunday morning car breakdown. » @Aria Maxwell

Je hoche la tête avec gratitude quand elle m’avoue qu’elle ne m’aurait pas laissée cuire sur le bord de la route. Elle a raison. Dans d’autres circonstances, le périple que je m’apprêtais à entamer se serait apparenté à de l’inconscience. Marcher sur six kilomètres en plein soleil sans protection ni eau ? Autant avouer avoir envie de finir à l’hôpital pour insolation ! Bien sûr, si mon fichu téléphone n’avait pas rendu l’âme, j’aurais appelé mon garagiste et patienté dans ma voiture, à l’abri. Sans climatisation certes, mais sans risque de m’évanouir non plus. Heureusement, ma chance a fini par tourner et désormais, je peux me détendre grâce à Aria et sa gentillesse. Je l’entends rire face à ma réflexion sur ces terribles traîtres que pouvaient être nos véhicules et je considère ça comme un bon point : peut-être partage-t-on le même humour ? Je me dis alors qu’il est possible que le trajet soit encore plus agréable que prévu, et je suis bien loin de m’en plaindre…

Aria m’apprend qu’elle est de Portland depuis toujours, et un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je lui réponds. « Moi aussi, je suis née ici et j’y ai grandi. » Mais quitte à apprendre à se connaître, autant être précise. « J’ai quand même vécu à New York de dix-huit à vingt-huit ans, mais je connais Portland par cœur. J’adore cet endroit et je ne me vois plus être ailleurs, maintenant. » La ville est assez grande, c’est normal que je n’aie jamais eu l’occasion de croiser le chemin d’Aria, du moins en tant qu’adulte. Mais peut-être que cela a été le cas il y a bien longtemps ? Je lui demande alors : « Mes parents tiennent le ranch/centre équestre aux abords de la ville. Les Jones. Vous connaissez peut-être ? » Beaucoup de cavaliers se réunissent là-bas depuis longtemps, car n’y a toujours eu qu’un seul centre équestre aux alentours. Je palis un peu, comme à chaque fois que je donne mon nom complet à quelqu’un d’ici. J’espère secrètement qu’Aria ne fera pas le rapprochement avec la sordide histoire qui a secoué Portland il y a maintenant vingt-quatre ans et dans laquelle je suis le personnage principal. En tout cas, je me dis qu’elle me semble bien jeune, même pour avoir eu des parents qui lui en auraient parlé à l’époque. Les prochaines secondes me donneraient raison… ou tort.

@Lara Jones & Aria Maxwell

Tu avais été surprise quand la jolie blonde à tes côtés t'avaient avoués être native de Portland. Il est vrai que c'était une grande ville mais parfois, tu avais le sentiment de connaitre tout le monde, de croiser toujours les mêmes visages. Pourtant en trente ans, tu ne l'avais jamais croisés, tu en étais certaine. Alors le fait que vous soyez deux inconnus, tu ressentais sa joie de vivre. Il était clair qu'entre une panne de voiture, une de portable et l'éventualité de devoir marcher sous ce soleil brulant, la plupart des gens seraient de mauvaise humeur. Silencieux pour ne pas être désagréable mais Lara était tout le contraire, elle était reconnaissante mais elle était aussi curieuse, une qualité que tu savais apprécier. Et comme toi, elle avait l'air de préférer la route avec quelques échanges plutôt que la lourdeur d'un silence gêné. « C'est vrai que cette ville a quelque chose de magique » Certes c'était chez toi, tu connaissais chaque recoin de la ville et tu avais toujours ce sentiment de sécurité mais il y avait autre chose. Quelque chose qui faisait que tous ceux qui partaient finissaient toujours par revenir. Comme elle, d'ailleurs. « C'est possible, ce nom m'est familier et il n'est arrivé de suivre des cours d'équitation quand j'étais plus jeune » Tu ne te souvenais pas vraiment de l'endroit où c'était, tu devais avoir une dizaine d'années et cela avait été assez courts. Même si tu appréciais les cheveux, tu avais d'autres passions beaucoup moins sportive. Toi, tu étais une manuelle. Jones. C'était un nom assez courant quand on y pense, typiquement du coin et tu devinais que Portland n'était pas une ville réputée pour ses ranchs. « Mais je n'étais pas très douée, je dois bien l'avouer. D'ailleurs ma médiocrité avec les bêtes est mon seul souvenir, le prochain devrait être bien plus beau » Heureusement, puisqu'il s'agissait de ton mariage. D'ailleurs, il fallait peut-être que tu t'occupes de cette histoire de calèche .. Bref, tu riais légèrement, tu avais l'impression que tu venais de mettre les pieds au mauvais endroit et tu ne comprenais pas comment. « Et vous travaillez avec les chevaux vous aussi ? »

« Sunday morning car breakdown. » @Aria Maxwell

Je dissimule mon soulagement en réalisant que mon nom ne fait aucun effet. Je m’y attendais un peu : la plupart des inconditionnels de Portland qui réagissent sont les habitants qui ont l’âge de mes parents ou plus. Soit ceux qui étaient déjà adultes au moment des faits, et qui se sont vus trembler pour leurs propres enfants ou ceux de leur entourage. Mais mon interlocutrice ne doit pas avoir plus de trente ans et encore, je pencherais davantage pour vingt-cinq ou vingt-six. Cette étape un peu stressante passée avec succès, je me détends à nouveau et peux me concentrer sur mon agréable conversation avec Aria, afin de faire connaissance. Je ne peux retenir un rire lorsqu’elle avoue que son essai dans le monde du cheval n’a pas été fructueux et qu’elle ne se sent pas très à l’aise en leur compagnie. Même si c’est tout l’inverse pour moi, bien sûr, je la comprends. Elle éveille ma curiosité en parlant d’un événement à venir, mais avant de pouvoir lui demander lequel, elle me pose une nouvelle question. A cet instant précis, je me sens vraiment bien, oubliant presque la raison pour laquelle je me retrouve dans la voiture d’une inconnue, à rouler vers Portland. Aria semble avoir autant envie d’en apprendre plus sur moi que l’inverse, et c’est aussi agréable que rafraîchissant. « Il m’arrive d’aider mes parents de temps en temps, oui. Mais en réalité, je suis dans l’immobilier. Je travaille en indépendante. » J’ajoute, presque amusée par anticipation, comme toujours quand j’ai l’occasion de dire à mes clients quel était mon premier corps de métier. « Mais j’ai aussi été détective à la criminelle. A New York. » La réaction d’Aria ne se fait pas attendre : l’étonnement se lit sur son visage pourtant concentré sur l’asphalte. Je ris de plus belle. « Et vous ? Ai-je le droit à un aperçu de votre CV ? » Avant que la discussion ne se tourne vers un autre sujet et que je n’oublie, je me décide à ajouter. « Oh, et au fait, c’est quoi ce futur souvenir qui devrait être bien plus beau ? Je ne veux pas me montrer invasive mais vous avez piqué ma curiosité et… si on en croit mes proches, elle est assez légendaire, » j’admets avec autodérision. Dans le fond, j’espère juste ne pas avoir mis Aria mal à l’aise face à mes questions.

@Lara Jones & Aria Maxwell

Le sport n'avait jamais été ton truc et pourtant, tu avais essayés durant de nombreuses années dans ta jeunesse. Tu avais tenté les cours de gymnastique, la danse, peut-être même d'autre chose, surement connaissant tes parents. Mais tu ne t'en souviens plus vraiment. Tu sais que tu étais plus manuelle, plus créative que sportive. Tu aimes imaginer des choses puis les rendre réel, comme tu le fais avec tes tenues. Tu les imagines d'abord avant de les dessiner, de les ajuster puis de les rendre réel. Tu aimes le fais de faire des choses de tes propres mains et depuis quelques mois, tu as pris conscience que tu pouvais en vivre, que ce n'était un rêve d'enfance un peu fou. Que ton travail pouvait plaire même si tu ne faisais pas ce que tu avais rêvé de faire. Tu aimais tout autant travailler sur le tournage que faire des tenues éphémère le temps d'un défilé. L'équitation aurait pu te plaire, c'était assez simple en apparence, surtout durant les premiers cours. Tu étais également connu pour aimer les animaux, apprécier leur compagnie et pourtant, tu n'avais pas eu ce feeling que les gens peuvent avoir avec les chevaux. Tu discutais avec la demoiselle à tes côtés comme si vous étiez ici par envie, comme si vous aviez eu le choix et si tu prenais le temps d'y penser, tu serais surprise de la facilité de vos échanges. « Ah bon ?! C'est un parcours assez atypique, l'immobilier doit vous paraitre bien calme » Déjà que Portland devait lui paraitre calme à côté de New-York, si l'on ajoute ce changement de métier, cela devait lui faire une sacrée différence de vie. « Il est bien moins impressionnant, j'ai fait des études de stylisme avant d'essayer de percer dans ce domaine qui est assez compétitif. Mais depuis quelques mois, je crée des tenues pour des personnages de séries télés. C'est vraiment un autre visage du stylisme, mais c'est très intéressant » Tu pourrais lui parler des heures de stylisme, de tenues, de tissus mais tu devinais que ce n'était peut-être pas son truc. Puis la question qui semblait lui titillé les lèvres arriva. « Vous ne l'êtes pas, ce n'est pas un secret, enfin je crois, je dois me marier à la fin de l'été et d'après ce que ma mère m'a dit, je devrais arriver dans une calèche »

« Sunday morning car breakdown. » @Aria Maxwell

« C’était le but recherché. » J’admets avec un petit sourire face à la remarque tout à fait juste d’Aria sur mon changement de carrière. Il est vrai que j’ai fait un virage à 180 degrés en passant de détective pour la criminelle de NYC à agent immobilier à Portland, Maine. Quand on me demande pourquoi, je réponds simplement que j’ai eu envie de changer de vie. Bien sûr, la réalité est quelque peu différente, mais seul ceux qui sont déjà passés par une épreuve telle que la mienne peuvent éventuellement lire entre les lignes. En attendant, j’ai envie de savoir ce que ma nouvelle connaissance fait dans la vie, et la réponse me laisse également sans voix, ou presque.

« C’est génial ! » Je tempère un peu mes propos, car je ne voudrais pas lui faire de fausses joies. « Je suis désolée, je n’y connais pas grand-chose en stylisme, même si j’ai toujours été admirative face à autant de créativité et de minutie dans l’exécution des pièces. » J’ajoute cependant avec humour. « Par contre, je m’y connais un peu plus en séries ! Netflix et compagnie sont mes meilleurs amis ! Vous travaillez sur quels projets en ce moment ? » Peut-être créait-elle des pièces pour l’une des séries que je regarde actuellement ? Je ne peux m’empêcher de penser que ce serait plutôt cool. En tout cas, elle me semble vraiment aimer son métier, et à mon sens c’est ce qui est le plus important.

Aria m’avoue ensuite qu’elle se marie à la fin de l’été et mes yeux se mettent aussitôt à briller. « Félicitations ! » Je ne la connais que depuis quelques minutes mais je me sens vraiment heureuse pour elle. Lorsqu’elle mentionne la calèche, qui fait le lien avec notre discussion sur les chevaux, j’entrevois une belle idée que je partage aussitôt avec ma sauveuse. « Si vous n’avez pas encore trouvé, je serais ravie de vous aider. Mes parents en ont une. On peut s’occuper de cette prestation sans problème, décorer la calèche comme vous le souhaitez, et vous pourrez aussi choisir la couleur de robe des chevaux qui vous accompagneront si vous avez une préférence. » Je souris avant d’ajouter. « Bien sûr, sans aucun frais de votre part. C’est le moins que je puisse faire pour vous, et ça me ferait très plaisir de vous rendre ce service. »

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@Lara Jones & Aria Maxwell

Naturellement tu te demandais ce qui avait pu lui arriver et évidemment, tu imaginais le pire, comme toujours. Enfin pour une fois, tu avais le sentiment que ton imagination n'exagérait pas. Pour quitter un monde aussi trépidant que celui de la justice pour rejoindre l'immobilier, il y avait forcément un drame derrière tout cela. Mais, même si ce mystère éveillait ta curiosité, tu ne pouvais pas te permettre de poser la moindre question, cela serait un manque de respect. Parce que malgré tout, vous n'étiez que deux inconnus dans la même voiture. C'était une situation assez étrange, tu n'avais pas l'habitude de raconter ta vie, alors à quelqu'un d'inconnu c'était une nouveauté. Et tu étais assez naïve pour croire que cela l'intéressait vraiment. « Seven life for Lana, mais je ne pense pas que vous connaissiez, le pilote doit sortir dans quelques semaines, c'est une série pour adolescent, un groupe de lycéen dans une petite ville dont l'une des demoiselles de la bande est atteinte d'une grave maladie. Pour être sincère, j'ai très hâte que la série sorte pour voir tout cela de mes propres yeux. » Sa réaction t'avait fait sourire, forcément puisque ce projet, enfin surtout ses tenues étaient tes bébés. Et tu étais tellement impatiente de les voir à la télévision. Depuis plusieurs mois, tu travaillais sur les tenues, sur chaque détail de chaque pièce avec toutes l'attention qu'elles méritent. C'était un travail de titan mais tu n'avais pas vraiment vu le temps passé et ton esprit était déjà sur les tenues de la saison deux. Le tournage de la saison une c'était parfaitement bien passée et tu avais hâte de voir le premier épisode à la télévision. Même si tu sais que les tenues des personnages ne sont pas ce qui passionne le plus les gens. Le sujet du mariage était rapidement arrivée dans votre conversation et tu étais touché par la proposition que te faisais la jolie blonde. « Vous allez penser que je suis une future mariée indigne mais c'est ma belle-mère qui se charge de cette partie du mariage donc j'ignore où cela en ai. Mais promis, je lui dirais de faire appel à votre ranch et c'est adorable mais je devine que cette prestation demande beaucoup de temps et je vous remercie beaucoup pour le cadeau mais tout travail mérite salaire et celui-ci en demande beaucoup. »

Sujet: Re: Sunday morning car breakdown (Aria)

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