friend without benefits /théo

Sujet: friend without benefits /théo Mer 5 Juin - 22:06

Toby allait dans tous les sens, un jouet de caoutchouc dans la gueule. Tu le regardais avec un air désespéré, mais bon, c’était ta grosse bête poilue et tu l’aimais. Cela faisait environs un an maintenant que tu t’occupais de lui, que Théo et toi étiez aller dans un refuge pour le plaisir de promener des chiens ensemble et que tu étais reparti avec ce pitbull abandonné. Mauvais chien mon œil oui. Tu avais donné rendez-vous à ta meilleure amie sur place, tu avais hâte de la voir. Tu avais toujours hâte de la voir en fait. Vous étiez amis depuis la maternelle et tu devais en être amoureux depuis quasiment le même nombre d’années. Un amour non-réciproque, évidemment. Tu jouais le bon copain, le meilleur copain. Adolescent tu l’avais même vu en sous-vêtement tellement elle ne te considérait pas comme un mâle potentiel. Tu avais fait ton deuil d’une relation amoureuse avec elle, mieux vaut une relation amicale que pas de relation du tout. Par contre tu ne pouvais pas contrôler tes sentiments. « Toby, lâche ça. » Gueula-tu en voyant ton buddy se battre contre une feuille d’arbre.

Sujet: Re: friend without benefits /théo Jeu 6 Juin - 3:13

Comme à mon habitude. j’étais en train de gribouiller quelques traits dans mon calepin lorsque mon cellulaire vibra dans ma poche. Trop concentrée, je n’y portai guère attention et continuai mes coups de crayon en me mordant la lèvre inférieure. Mes gestes étaient précis mais instinctifs. J’éloignai quelque peu mon « oeuvre » afin d’avoir une vue d’ensemble sur celle-ci. Un bol de fruits, le devoir à remettre d’ici deux jours. Quoi de plus ennuyant et futile ? Je grognai en secouant la tête, insatisfaite. Ce n’est pas aujourd’hui que j’atteindrai les hauts standards du collège d’art de Portland. Les enseignants semblaient croire en moi mais je savais que je pouvais faire mieux : je devais me surpasser afin d’espérer peut-être me faire un nom dans le milieu artistique. Un tantinet agacée, je rangeai mon calepin très usé dans mon sac à dos. Je détestais me faire imposer quoi que ce soit. Mon inspiration venait à moi tel un torrent d’émotions et je ne pouvais créer sur commande. Du moins pas comme je l’espérais. Finalement, je sortis mon cellulaire de ma poche et souris brièvement lorsque j’aperçus le pseudo « tit tommy » s'afficher sur mon écran. Thomas était au parc sur Ocean Avenue situé à quelques coins de rue de là où j'étais. C'était le prétexte idéal pour me dégourdir et m’aérer un peu les idées après tant de frustration. Et passer du temps de qualité avec mon meilleur ami, bien sûr. D'ailleurs, un franc sourire se dessina sur mon visage enfantin lorsque je vis sa silhouette au loin. Ce sourire s’agrandit lorsque Toby entra dans mon champ de vision. Je terminai le reste du trajet à la course et m’agenouillai afin d’être à la hauteur de l’adorable chien. « Oh mon beau gros toutou, comme tu m’as manqué toi ! » dis-je en lui caressant les oreilles.

Tu aimerais dire que sa présence ne t’affectait pas, que tu ne devenais un peu stupide. Pourtant ça n’aurait été que des mensonges. « Oh mon beau gros toutou, comme tu m’as manqué toi ! » Un petit sourire se forma à la commissure de tes lèvres, c’était l’une des très nombreuses raisons pour laquelle tu étais éperdument amoureux d’elle. « Oh bonjour Tommy, je suis si heureuse de te voir, je n’arrivais plus à vivre sans toi oulalala » Tu faisais une imitation très caricaturée de ton amie en faisant des grands gestes d’artiste dramatique. Tu éclatas de rire face à ta propre petite mise-en-scène et t’approcha d’elle pour lui faire la bise. L’odeur de son shampoing vint de serrer l’estomac. « Alors, qu’est-ce que j’ai interrompu aujourd’hui dans ta grande vie d’artiste étudiante en quête du plus grand anonymat qui soi ? » Théo étudiait l’art, tu étais en admiration devant son travail. Elle était l’une des personnes avec le plus potentiel de son programme, tu en étais convaincu. Elle manquait simplement de confiance en elle, tu essayais de lui transmettre la foi que tu avais en elle, mais c’était définitivement plus facile à dire qu’à faire. « Et si tu faisais mon portrait la prochaine fois ? Je suis certain que ma beauté saura à elle toute seule convaincre tes professeurs que tu mérites ton diplôme avant tout le monde. »

''Tu m’imites très mal.'' affirmai-je en faisant la moue. Cependant, je ne résistai pas très longtemps et j'éclatai de rire à mon tour. Lorsqu'il s'approcha de moi pour me faire la bise, j'ouvris les bras et le serrai contre moi un bref instant. Sa présence me réconfortait, tel un frère. Lorsque Thomas m'interrogea sur ma ''grande vie d'artiste'', je levai les yeux au ciel. ''Juge par toi-même.'' dis je en fouillant dans mon sac, récupérant mon précieux carnet. Je tournai les pages jusqu’à ce que je trouve ma dernière création, le fameux bol de fruits. J'avais presque oublié à quel point ce travail était médiocre. Je lui tendis donc à contre-coeur. Thomas était un des seuls en qui j'avais suffisamment confiance pour lui montrer mes œuvres. Il était sincère, il ne me couvrait pas de compliments pour éviter de me blesser. Il était réel, authentique et c’est tout ce dont j'avais besoin. Il s'y connaissait très peu en la matière mais il savait tout de même apprécier les diverses formes d'art. Combien de fois m'avait-il accompagné lors d'une visite dans une galerie d'art ? Je n'avais pas assez de doigts pour les compter ! Il faisait preuve d'une patience inébranlable lorsque j'observais avec attention les moindres détails d’un portrait, d’un paysage, d’une peinture abstraite. Plusieurs se seraient arrachés les yeux : en ma compagnie, les visites étaient interminables. J'étais reconnaissante d’avoir trouvé un ami sur qui je pouvais compter à toute heure du jour ou de la nuit. Lorsqu'il me proposa d'être mon modèle, vantant son exceptionnelle beauté, je ne pus m'empêcher de sourire. Il était incorrigible. ''En fait, je voulais te proposer quelque chose.'' À peine avais-je prononcé ces mots que je les regrettais déjà.

@Thomas Waldorf

Ta belle Théo, elle manquait de confiance en elle. Si seulement elle pouvait se voir à travers tes yeux. Tu l’idéalisais sans doute beaucoup trop. Tu ne voyais aucun défaut en elle, tu ne voyais aucune anomalie. Elle n’était que gentillesse et talent brute en art. Tu étais tout simplement irrévocablement amoureux d’elle. « Juge par toi-même. » Elle te tendait son cahier si personnel. Tu avais totalement conscience que ce n’était pas un geste anodin pour elle. Théo avait confiance en toi et tu avais toujours fait mention honorable à maintenir cette confiance entre vous. Tu n’aurais sans doute jamais le courage de lui dévoiler tes sentiments, mais au moins elle resterait pour toujours ta meilleure amie. Jamais tu ne t’étais demander combien de temps cela te contenterais. Tu avais vingt-deux ans et la vie de famille ne t’intéressais pas plus que ça, mais un jour cela viendrait et comment allais-tu réagir ? Tu étais amoureux d’une femme et tu n’en voyais aucune autre. Tu étais amoureux d’une femme qui ne serait jamais la tienne et ça, combien de temps arriverais-tu à vivre ta solitude ? Tu ne te voyais pas comme un homme seul de 74 ans un jour, mais inévitablement que c’était le chemin que tu prendrais un jour si tu n’arrivais pas à faire quelque chose. Mais bon, tu n’y pensais à ça. « En fait, je voulais te proposer quelque chose. » Ton petit cœur s’accéléra, un large sourire se forma sur ton visage. Naïvement tu espérais toujours, qu’après toutes ces années.... « Oui ? »

Je ne pouvais plus reculer désormais. « Attends que j’aie terminé avant d'ajouter quoi que ce soit. » Je me tus un bref instant, cherchant la manière la plus appropriée de lui faire part de mon plan diabolique. Pendant que mon cerveau surchauffait, je m’emparai d’un bout de bois qui gisait au sol et le projetai en direction de Toby. Le bâton atterrit directement dans sa gueule et je le félicitai en tapant énergiquement des mains.

« Je sais que ça peut paraître dingue, mais... » Pour la première fois depuis toutes ces années passées ensemble, j'étais nerveuse en sa présence et j'étais certaine que mes joues s’enflammaient. Mais le soleil éblouissant n’en était pas la cause.

Je me lançai finalement sans réfléchir : « Bon. Il y a ce travail très important à remettre d’ici la fin de la session et ma note finale en dépend. En fait, j’aurais besoin de toi pour réaliser un portrait nu. Je te l’accorde, c’est complètement fou, mais j’ai pensé à toi car tu es le seul avec qui je suis suffisamment à l’aise. Je t'en serais reconnaissante éternellement. » Et voilà. La bombe était larguée. Comment allait-il réagir ? Je savais que c’était beaucoup lui demander, car cette proposition farfelue était très loin, voire à des kilomètres de sa zone de confort. Je connaissais mon meilleur ami plus que quiconque : Tommy était un garçon timide et pudique. Ce serait donc un miracle s’il acquiesçait à ma demande. Mais j'avais tant besoin d’un modèle et aucune autre personne ne me venait à l’esprit. J'aurais pu dessiner son visage, ses traits les yeux fermés. Il ne manquait plus que le reste de son anatomie à concevoir.

@Thomas Waldorf

Tu ne pouvais te mentir, pas à toi-même tout de même. Tu aurais eu pu chasser ces pensées de ton esprit, elles revenaient sans cesse te hantés. Malheureusement tu avais fini par tout simplement accepter ce fait ; oui tu étais puceau, mais non tu n’étais pas fait un bois et tu avais une honte maladive d’admettre que parfois il arrivait que les images de Théo surviennent dans ton esprit. Tu ouvris la bouche lorsque sa question, qui visiblement la rendait gênée, traversa ses jolies lèvres que tu rêvais tant de connaître. « Tu veux que moi, je… pose nu pour toi ? Genre, complètement ? Nu comme un ver de terre ? » Combien de fois avais-tu imaginer que vous vous retrouveriez enfin nu l’un devant l’autre ? Sauf que dans tes rêves cela se produisait à l’intérieur d’une chambre à coucher, tous les deux dans le même lit. « Je, enfin… je veux dire… » Tu bégayais rarement, encore moins devant ta meilleure amie. « Tu es certaine que parmi toutes les personnes que tu connais c’est moi que tu as envie de… faire ? » Tu n’étais pas un vilain garçon à regarder, mais dans ta famille ce n’était pas toi le plus beau. Même Christophe dans son lit d’hôpital avait un meilleur look que toi. C’était lui le canon dans la famille. « Écoute… qu’est-ce que je pourrais dire… » Tu le savais déjà, alors qu’elle finissait sa question, que tu lui répondrais positivement. Tu étais un homme complètement soumis devant elle, complètement et éperdument suspendu à ses lèvres. Tu ne voyais pas comment tu aurais pu dire autre chose que oui à cette question. Tu lâchas un long soupire avant de la pousser comme un gamin. « Qu’est-ce que je ne ferais pas pour ma meilleure amie, hein ? Là, tu m’en dois toute une. » Thomas Waldorf, le sans-colonne, le friendzoné éternel.

Sujet: Re: friend without benefits /théo

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